COMMENT VONT VOS TÉLOMÈRES?

Vous aviez des télomères et vous ne le saviez même pas ! Et, qui plus est, vous ne saviez pas qu’il vous fallait en prendre soin !! A vrai dire, moi non plus jusqu’à il n’y a guère… Appelons donc les neurosciences à la rescousse pour pallier notre ignorance. Pas d’inquiétude : je ne vais pas vous asséner un cours magistral, juste partager avec vous les quelques notions de base que j’ai moi-même assimilées sur le sujet.

Les télomères sont les petits segments d’ADN qui forment des sortes de capuchons protégeant l’extrémité de nos chromosomes, dans chacune de nos cellules. Ces « capuchons » de protection raccourcissent à chaque division ou reproduction cellulaire : leur raccourcissement est donc synonyme de vieillissement. Car il existe une limite au nombre de divisions successives qu’une lignée de cellules peut réaliser. Quand les cellules atteignent leur limite de division, quand leurs télomères sont trop raccourcis, ces cellules arrêtent de se dupliquer et entrent dans un processus d’autodestruction programmée. Ce processus, dit « de sénescence », semble donc inéluctable… et il l’est, en définitive.

Mais –et c’est là que je veux vous apporter une bonne nouvelle- des recherches toutes récentes en neurosciences ont apporté la preuve que la dégradation de nos télomères peut se trouver fortement ralentie, voire que ces télomères peuvent même rallonger, et cela en améliorant notre hygiène de vie. Oui, il a bien été prouvé que la longueur des télomères ne dépendait pas seulement de notre âge physique, mais aussi de notre mode de vie : leur raccourcissement est influencé par l’exercice (ou plutôt son absence), l’alimentation et le stress.

Une corrélation indiscutable a en effet été mise en lumière par des chercheurs suédois : selon les résultats de leurs travaux, le stress jouerait un rôle fondamental vis à vis de la longueur des télomères. Plus une personne est stressée, plus la longueur de ses télomères serait réduite. Des résultats totalement à contre-pied d’un déterminisme génétique du vieillissement, longtemps indéboulonnable.

Plus encourageants encore, les travaux d’Elizabeth Blackburn, Prix Nobel de Médecine, de l’université de San Francisco : Elizabeth Blackburn a pu vérifier, lors d’une étude pilote, que les personnes qui méditaient régulièrement avaient des télomères significativement (+30%) plus longs que ceux du groupe de contrôle. Les résultats de ses études montrent tous que le mode de vie influence considérablement l’état des télomères et leur longueur, et que la méditation est de loin la pratique la plus efficace en ce qui concerne l’amélioration de la santé physique et mentale. Elizabeth  Blackburn affirme que « si les hommes et les femmes pouvaient voir l’impact du stress sur leurs télomères, ils seraient plus motivés pour modifier leur mode de vie et adopter la pratique de la méditation ».

Nous voilà donc devant une responsabilité enthousiasmante (d’autres diront « effrayante » !!)… L’interaction entre notre fonctionnement physique et notre état de conscience est tel que nous pouvons influer significativement, au niveau cellulaire, sur notre propre processus de vieillissement, grâce à nos habitudes de vie. Nous voilà avertis : il n’y a plus qu’à…

Et je voudrais aussi réfléchir avec vous ici sur un autre point, en rapport avec le précédent. Nous sommes fortement encouragés, particulièrement dans tous les médias, à réfléchir au contenu de notre assiette, à la qualité des aliments dont nous nous nourrissons chaque jour. C’est évidemment très juste. Mais quid des « nourritures » que nous apportons à notre psyché ? De quelles informations, lectures, musiques, images sommes-nous emplis quotidiennement ? Réfléchissons-nous suffisamment  sur ces contenus, et leur influence sur notre « santé spirituelle » ?  Dans quelle ambiance intérieure sommes-nous plongés par nos décisions concernant l’occupation de nos temps libres ou de détente dans une journée. ? Bien sûr je vise une interrogation sur le temps passé devant les écrans, qui induit une passivité plus grande en ce qui concerne le contenu, mais pas seulement : ce roman plein de meurtres, de sang et d’angoisse, est-ce bien ce qu’il vous faut avant de vous endormir ? Cette musique « entraînante » n’est-elle pas juste « stressante » ? Ce film plein de jalousie, de coups bas et de mensonges va-t-il vous encourager à vivre sereinement le reste de votre journée avec vos proches? D’ailleurs, vous ressentez, si vous y faites bien attention, cette légère crispation au creux de l’estomac, ce sentiment vague d’écœurement et de gène qui ressemble à l’état dans lequel on se met lorsque l’on a mangé ou bu ce qu’on n’aurait pas dû…

Je vous propose d’adopter une attitude beaucoup plus sélective et critique envers ce que vous lisez, visionnez, écoutez, et de mettre volontairement à votre menu quotidien la Beauté et l’Art, comme une nourriture indispensable à votre équilibre intérieur. Quelques minutes par jour sont suffisantes, que vous consacrerez volontairement et en toute conscience à une production humaine du Beau. Si cela résonne en vous comme une grande bulle de douceur, de calme et de liberté, vous saurez que cela vous convient.

Je vous souhaite des télomères rallongés et des pensées élevées ! Prenez soin de vous.

Marianne Roze